La démission de deux membres de la commission ad hoc chargée de diriger la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko et la vaccination contre le Covid-19 sont les sujets les plus commentés par les quotidiens pour leur édition de lundi.
Les députés Cheikh Bamba Dièye et Moustapha Guirassy ont démissionné de cette commission constituée pour auditionner M. Sonko en vue de la levée de son immunité parlementaire, afin que la justice puisse l’entendre sur les accusations de "viols répétés" et de "menaces de mort" à son encontre.
"Le fonctionnement de la commission montre à suffisance que l’Assemblée nationale est en train de renforcer (…) son inféodation au pouvoir exécutif par le biais du parquet qui lui dicte la conduite à tenir", écrivent MM. Dièye et Guirassy dans une lettre adressée à leurs collègues.
Dans Vox Populi, qui dévoile le contenu de la lettre des deux députés, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Abdou Mbow, dénonce une "tentative de manipulation avortée de l’opinion".
"Lever l’immunité d’un collègue ne remet nullement en cause [sa] présomption d’innocence", argue M. Mbow dans une déclaration relayée par Vox Populi et d’autres journaux.
Le hic, selon plusieurs journaux dont L’Observateur, c’est que Cheikh Bamba Dièye et Moustapha Guirassy exigent l’audition d’Adji Sarr, la plaignante, auteure des accusations dont Ousmane Sonko est l’objet.
Ils réclament aussi la comparution, devant la commission ad hoc, du médecin cité lors des auditions menées par la section judiciaire de la Gendarmerie, "ce [qui] n’est pas possible" pour l’institution parlementaire, selon Alioune Souaré, un ancien député PDS, interrogé par L’Observateur.
La commission chargée d’auditionner le député en vue de la levée de son immunité parlementaire ne doit entendre que M. Sonko, jamais Adji Sarr, argue l’ancien élu PDS.
"Cela n’a aucune incidence sur les travaux de la commission", a-t-il dit de la démission de MM. Dièye et Guirassy.
"La démission de nos collègues n’entrave en rien la poursuite du travail" de la commission ad hoc, soutient Abdou Mbow, cité par plusieurs journaux dont WalfQuotidien.
Mais Bara Amar, un juriste interrogé par le même journal, affirme le contraire. "Huit des membres de la commission ad hoc viennent de la mouvance présidentielle. Ils sont complétés par deux de l’opposition et un non-inscrit. Cela veut dire qu’au lieu des 11 membres juridiquement" nécessaires, "on en aura neuf", fait remarquer M. Amar, ajoutant : "La démission va certainement biaiser le travail."
"La démission des députés (…) Cheikh Bamba Dièye et Moustapha Guirassy, et le refus du leader de Pastef (Ousmane Sonko) de déférer à sa convocation (devant la commission ad hoc) chamboulent tout", écrit WalfQuotidien.
C’est à la "politique du siège vide" que s’adonnent MM. Dièye et Guirassy, selon Le Quotidien, qui exhorte les députés à "lever cette inimitié parlementaire qui n’honore pas l’institution", l’Assemblée nationale.
"Dans ce tournant majeur pour la commission ad hoc (…) chargée de lever l’immunité parlementaire du leader de Pastef, le ton est donné pour d’intenses joutes politiques, entre combines et ruses", commente Kritik’.
Concernant la vaccination contre le Covid-19, "Abdoulaye Diouf Sarr engage le combat contre le lobby antivaccin", écrit L’As.
"Nous allons poursuivre le travail, et tous les leaders d’opinion vont s’y mettre, pour que le lobby antivaccin ne détruise pas notre stratégie", affirme le ministre de la Santé, cité par le même journal.
EnQuête fait état d’une "grande division" au Sénégal, concernant la vaccination contre le Covid-19, qui a fait 808 morts dans le pays, selon le ministère de la Santé.
"Les avis divergent sur la vaccination. Trois camps se dégagent : celui du refus catégorique de tout vaccin, celui des citoyens qui veulent être rassurés avant d’en prendre et celui des convaincus de la nécessité du vaccin", lit-on dans le même journal.
Le ministre de la Santé assure dans Le Soleil que "tous les Sénégalais qui le désirent seront vaccinés avant 2022".
"Il est à craindre, en dépit du manque de confiance d’une partie de la population sur ces vaccins, que certaines personnes non prioritaires essaient d’accaparer les premières doses destinées au personnel de santé et aux personnes âgées de plus de 60 ans ou vivant avec des comorbidités", prévient Le Soleil.
"Il faudra beaucoup de rigueur et une transparence absolue de la part du ministère de la Santé (…) pour que ces vaccins aillent réellement à qui de droit", ajoute-t-il.
Le Sénégal, qui a reçu 200.000 doses de vaccins contre le Covid-19, la semaine dernière, va encore se faire livrer 6.798.000 doses, selon le même journal, pour un pays de quelque 16 millions d’habitants.
ESF/BK
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